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OSTA
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Industrie textile
L’industrie textile en 2022
L'activité textile touchée par la crise de l'énergie
L’année avait bien commencé avec une hausse du chiffre d’affaires de 12,6 % en valeur au cours du premier trimestre 2022. Cependant, à partir du deuxième trimestre 2022, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui s’en est suivie ont mis un terme brutal à la reprise amorcée après la crise du coronavirus. Le chiffre d’affaires textile a augmenté de 10,3 % en 2022 par rapport à 2021, pour atteindre 5,1 milliards d’euros. Alors que les prix à la production ont augmenté de 12,9 %, la production en volume a diminué de 2,6 %. Le chiffre d’affaires est supérieur de 16,4 % au niveau pré-corona en termes de valeur. L’activité textile en volume en 2022 est supérieure d’environ 4,3 % à ce qu’elle était avant la pandémie de coronavirus.
Quasi tous les groupes de produits ont vu leur chiffre d’affaires augmenter en 2022. La filature (y compris la préparation des fibres de lin), l’ennoblissement textile, les fils de filament et les fibres synthétiques et artificielles, et les textiles techniques ont progressé de plus de 10 %. Dans le cas du tissage, par contre, l’augmentation du chiffre d’affaires est restée très limitée (+2,5 %). En volume, les ventes dans le tissage ont même fortement diminué (-18,5 %). Le chiffre d’affaires de l’important groupe de produits des tapis a reculé de 0,3 % en valeur et de 9,3 % en volume. Les tissus tricotés ont vu leur chiffre d’affaires diminuer de 3,9 %. Un certain nombre d’entreprises ont procédé à des fermetures temporaires, parfois même définitives, de lignes de production au cours du second semestre 2022.
Evolution du chiffre d'affaires par groupe de produits
| Evolution en volume ‘22/’21 | Evolution en valeur ‘22/’21 | Chiffre d’affaires en mia € 2022 | |
|---|---|---|---|
| Fils (y compris la préparation) | 15,4 % | 33,0 % | 0,5 |
| Tissus | -18,5 % | 2,5 % | 0,5 |
| Ennoblissement textile | 5,1 % | 11,1 % | 0,2 |
| Tapis | -9,30 | -0,3 % | 1,4 |
| Fibres synthétiques et artificielles et fils de filament | 10,5 % | 22,9 % | 0,5 |
| Tissus de bonneterie | -3,9 % | 0,1 | |
| Textiles techniques et autres | 13,8 % | 2,0 | |
| INDUSTRIE TEXTILE ** | -2,6 % | 10,3 % | 5,2 |
* Données provisoires / ** Industrie textile nace 13 + 20.60 / Source : SPF Économie, déclarations TVA
Les exportations textiles ont connu une hausse
75 % du chiffre d’affaires textile belge provient des exportations. En 2022, les exportations textiles ont augmenté de 4,9 % par rapport à 2021. Les importations textiles (y compris le transit et hors vêtements tissés et tricotés) ont augmenté de 10,1 %. L’excédent de la balance commerciale textile belge s’élevait à 2,3 milliards d’euros. Les exportations des deux principaux groupes de produits sont restées stables : textiles techniques +0,1 % (part des exportations de 34,4 %) et textile d’intérieur +0,9 % (part des exportations de 29 ,3 %).
Le marché intérieur est le principal débouché
Environ 64,5 % des exportations textiles belges totales sont destinées à l’UE. Les livraisons y ont connu une augmentation de 1,8 %. Toutefois, cela cache des évolutions divergentes entre les États membres. Sur le marché français, principal marché d’exportation avec une part de 17,8 % du total des exportations textiles belges, les livraisons textiles ont diminué de 1,4 %. Les exportations vers l’Allemagne, deuxième marché d’exportation avec une part de 14,3 %, ont augmenté de 7,3 %, et celles vers les Pays-Bas, troisième marché d’exportation avec une part de 9,8 %, ont augmenté de +3,5 %.
Les exportations en dehors de l'UE ont augmenté
Les exportations textiles hors UE ont augmenté de 11 %. Le principal marché d’exportation hors UE est le Royaume-Uni (10 %), où les livraisons textiles en 2022 ont augmenté de 1,2 %. Toutefois, les exportations textiles vers le Royaume-Uni ont chuté de 31,8 % au cours de la période 2015-2021. Les déboires du Brexit, le covid, le malaise économique et certainement un taux de change livre/euro beaucoup moins favorable sont les raisons pour lesquelles les exportations textiles vers le Royaume-Uni sont aujourd’hui à un niveau inférieur à celui d’avant le référendum sur le Brexit.
En revanche, les exportations vers la plupart des régions en dehors de l’UE se sont fortement accrues. Nos exportations ont augmenté vers la Suisse (+19,8 %) et vers la Turquie (+35,1 %). Vers l’Amérique du Nord, les exportations ont augmenté de 6,1 %. Toutefois, cette évolution résulte de la hausse des exportations vers les États-Unis (+9,8 % ; part de 3,6 %) et d’un recul vers le Canada (-12 % ; part de 0,6 %). Les exportations vers l’Amérique du Sud ont augmenté de 13,2 %, mais ne représentent que 1,3 %. Les exportations textiles vers le Moyen-Orient (part de 1,6 %) et l’Extrême-Orient (part de 8,6 %) ont également augmenté de 11,7 % et 43 % respectivement. Sur le marché africain (part de 3,6 %), nos livraisons textiles ont augmenté de 2,6 %. L’Europe de l’Est (part de 1,2 %) a connu une forte baisse de 31,6 % due à la chute des exportations vers la Russie (-37,5 %), la Biélorussie (-76,6 %) et l’Ukraine (-42,8 %). Les exportations textiles vers l’Océanie (part de 0,9 %) ont baissé de 5,8 % (Australie -2,6 % et Nouvelle-Zélande -21,3 %).Du côté des importations, la Chine reste le plus important fournisseur de textiles avec une part de 13 % (à l’exclusion des vêtements tissés et tricotés). Les importations chinoises ont augmenté de 7,7 %. Nos livraisons textiles au marché chinois ont augmenté de 50,8 %, mais leur part est restée limitée à 4,9 %.
Les investissements ont augmenté malgré un taux d'occupation plus faible
Le taux d’utilisation des capacités de production a baissé pour atteindre une moyenne de 68,3 % en 2022, contre 71,7 % en 2021 (pré-corona 73,6 % en 2019). Les entreprises textiles ont néanmoins investi 190,8 millions d’euros en 2022 (+22,1 %). Il s’agit principalement d’investissements de rationalisation et de remplacement, ainsi que d’investissements liés à l’environnement et aux économies d’énergie.
L'emploi a connu une légère hausse
A la mi-2022, 18.514 travailleurs étaient employés dans l’industrie textile, soit une hausse de 1,1 % par rapport à la mi-2021. Toutefois, avant la crise du coronavirus, 19.246 personnes travaillaient encore dans l’industrie textile.
La crise de l'énergie se transforme en crise de la compétitivité
La crise énergétique n’a pas encore été jugulée, bien que les prix de l’énergie aient baissé depuis le pic de l’été 2022. En outre, l’inflation incontrôlée, due à la crise de l’énergie, a entraîné une inflation du coût de la main-d’œuvre par le biais du système d’indexation automatique des salaires en Belgique. La courbe conjoncturelle de l’industrie textile indiquant la confiance des entreprises suggère que la production diminue également au premier trimestre 2023.