Industrie textile
Mise à jour récente
La confiance des entrepreneurs a dépassé son pic – Les hausses de coûts sapent la compétitivité
La confiance des entrepreneurs de l'industrie textile avait retrouvé fin 2020 son niveau d'avant la crise du coronavirus. À la mi-2021, elle s'était encore accrue pour dépasser le zéro, les chefs d'entreprise étant plus nombreux à être optimistes que pessimistes quant à l'évolution attendue de l'activité économique. C'est un niveau qui n'avait plus été atteint au cours des cinq dernières années.
Toutefois, depuis l'été 2021, la confiance des entrepreneurs a été ébranlée, mais elle est restée à un niveau plutôt élevé par rapport au creux observé pendant la crise du coronavirus. Mais la forte hausse des coûts menace la compétitivité.


L'activité textile a rebondi après la crise du coronavirus
Le chiffre d'affaires textile a augmenté de 14,8 % en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre 4,6 milliards d'euros. Étant donné que les prix à la production ont augmenté en moyenne de 3,6 %, la production en volume a augmenté de 10,8 %. Mais comme le chiffre d'affaires textile a chuté de 7,9 % en 2020 en raison de la crise du coronavirus, le chiffre d'affaires en 2021 n'a été que de 5,7 % supérieur à celui d'avant la pandémie. Au quatrième trimestre 2021, le chiffre d'affaires a été affecté par des problèmes d'approvisionnement, des hausses de coûts et la fin de la tendance à la rénovation intérieure.
Tous les groupes de produits, à l'exception de la bonneterie, ont pu réaliser une croissance du chiffre d'affaires en 2021 par rapport à 2020. Le chiffre d'affaires de la plupart des groupes de produits a également dépassé le niveau d'avant la crise du coronavirus, bien que certains groupes de produits n'ont pas encore réussi en 2021 – ou alors tout juste – à compenser la perte du chiffre d'affaires de l'année corona (2020) : la bonneterie (-5,2 % en 2021 par rapport à 2019), l'ennoblissement (-8,5 %) et les tapis (+0,2 %).
Evolution du chiffre d'affaires par groupe de produits
En millions d'euros | 2020 | 2021 * | 21/20 * |
---|---|---|---|
Fils (y compris la préparation) | 277,6 | 359,5 | 29,5 % |
Tissus | 465,7 | 524,2 | 12,6 % |
Ennoblissement textile | 143,3 | 150,1 | 4,7 % |
Tapis | 1.226,3 | 1.382,1 | 12,7 % |
Fibres synthétiques et artificielles et fils de filament | 407,5 | 437,0 | 7,2 % |
Tissus de bonneterie | 58,3 | 56,1 | -3,8 % |
Textiles techniques et autres | 1.471,1 | 1.740,0 | 18,3 % |
INDUSTRIE TEXTILE ** | 4.049,8 | 4.649,0 | 14,8 % |
* Données provisoires / ** Industrie textile nace 13 + 20.60 / Source : SPF Économie, déclarations TVA
Les exportations textiles continuent sur leur élan d'avant la crise du coronavirus
Les exportations représentent 75 % du chiffre d'affaires textile. En 2021, les exportations textiles (y compris le transit et hors vêtements tricotés) ont augmenté de 7,5 % par rapport à 2020. Les importations (y compris le transit et hors vêtements tricotés) ont diminué de 6,6 %. Les textiles techniques représentent environ 36 % des exportations textiles totales, avec une augmentation des exportations de 7,2 %. Les exportations de textiles d'intérieur (part des exportations 30,5 %) ont augmenté de 13,7 %.
Les livraisons sur le marché intérieur de l'ue ont repris en 2021
Près de 67 % du total des exportations textiles sont destinées à l’UE. Les exportations vers le marché de l'UE ont fait un bond de 7,3 %. Les exportations vers les trois principaux marchés d'exportation de l'UE ont augmenté : France +3,1 % (part de 18,9 % du total des exportations textiles belges), Allemagne +6,9 % (part de 13,9 %) et Pays-Bas +6,5 % (part de 9,9 %).

Tous les principaux marchés d'exportation hors UE ont acheté davantage de textiles belges, sauf le Royaume-Uni
Les exportations textiles hors UE ont augmenté de 8 %. Toutes les régions, à l'exception du Royaume-Uni (-0,5 %) et de l'Océanie (-2,2 %), ont contribué à cette hausse. Le marché d'exportation le plus important en dehors de l'UE est le Royaume-Uni, avec une part de 10,3 % du total des exportations textiles belges, mais nos exportations textiles y ont légèrement diminué de 0,5 % en 2021, après avoir toutefois chuté de 13,4 % en 2020 déjà.
Le fait que le Royaume-Uni ne fasse plus partie du marché intérieur rend les exportations plus difficiles. Mais dans l'ensemble, les exportations vers le Royaume-Uni se sont raisonnablement bien maintenues. L'Europe occidentale hors UE (hors Royaume-Uni) (part de 3,5 %) a acheté 9,0 % de plus de textiles belges. L'Europe de l'Est (part de 1,8 %) a connu une augmentation limitée de 2,8 %.
Les plus belles progressions ont été enregistrées dans les exportations vers les États-Unis (part de 3,4 % des exportations textiles totales) avec +27,9 % et vers le Canada (part de 0,7 %) avec +82,0 %. Les exportations vers l'Amérique du Sud ont augmenté de +23,4 %, mais ne représentent que 1,2 %. Le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient ont progressé d'environ 11 % (part de 7,8 %). Les livraisons sur le marché chinois (part de 3,4 %) ont augmenté de +2,2 %.
Bien que les importations textiles en provenance de Chine aient diminué de -48,1 % en 2021, cette baisse succède à une augmentation spectaculaire de +130 % en 2020. Cela a ramené les importations chinoises à un niveau plus 'normal' en 2021, après l'explosion des importations en 2020, principalement due aux textiles médicaux (entre autres les masques buccaux). La Chine reste néanmoins le plus important fournisseur de textiles avec une part de 13,3 % (et ceci même sans les vêtements).
L'utilisation des capacités et les investissements en légère hausse
Le taux d'utilisation des capacités de production a augmenté pour atteindre une moyenne de 71,7 % en 2021, contre 68,8 % en 2020. Néanmoins, le taux d'occupation est resté inférieur au niveau d'avant la crise du coronavirus (73,6 % en 2019). Les investissements textiles ont augmenté de 13,6 % pour atteindre 165,7 millions d'euros en 2021, après une baisse de 19,1 % au cours de l'année ‘corona’ 2020.
L'emploi a reculé de manière limitée
En 2021, 18.400 travailleurs étaient employés dans l'industrie textile. Outre un chômage temporaire relativement élevé, quelque 340 emplois ont été perdus, soit une diminution de 1,8 % par rapport à 2020.

La guerre en Ukraine sape la reprise
En six mois seulement, d'août 2021 à février 2022, les entreprises sont passées du paradis à l'enfer. Alors qu'en été, l'optimisme était encore de mise quant à la poursuite de la reprise économique, il s'est complètement envolé à l'automne 2021 et au printemps 2022. L'invasion russe de l'Ukraine a provoqué une explosion sans précédent des prix de l'énergie dans l'UE, avec de nouvelles perturbations dans les lignes d'approvisionnement en matières premières et matériaux. Du côté de la demande, les consommateurs occidentaux ont été obligés de faire des économies en raison de la perte de leur pouvoir d'achat due à l'explosion des factures énergétiques. Même si la guerre devait rapidement prendre fin, il ne sera jamais possible de réparer au cours de l'année les dégâts qu'elle a déjà occasionnés.
