Une détérioration de la prospérité sans précédent est imminente. La politique énergétique et climatique de l’Union européenne doit être radicalement modifiée

Opinion du 01/07/2022 de Fa Quix

Voilà où on en est à présent : des plans d’interruption de l’approvisionnement en gaz pour les grandes entreprises de production, la réouverture de la source d’énergie la plus polluante - l’électricité produite à partir du charbon - dans de nombreux pays européens, et des citoyens qui ressortent leur ‘poêle de Louvain’ afin de se chauffer au bois comme alternative au gaz extrêmement cher.

Nous ne pouvons pas continuer à permettre qu'une politique européenne centraliste, avec des mesures contre-productives, détruise notre industrie européenne.

Mais ce n’est pas tout. Des pays comme le nôtre ferment des centrales nucléaires qui peuvent encore fournir pendant 20 ans une électricité bon marché, fiable, sûre et respectueuse du climat. Et, pour couronner le tout, l’Allemagne va acheter à l’avenir de l’électricité d’origine nucléaire à ... l’Ukraine, pour pallier la pénurie imminente d’électricité due, entre autres, à la fermeture de ses propres centrales nucléaires. C’est hallucinant...

La politique énergétique de l’Union européenne et des États membres comme la Belgique prend une tournure catastrophique. L’avertissement lancé par le haut dirigeant du géant de la chimie Lanxess dans De Tijd (25 juin 2022) est clair. Matthias Zachert : “Si nous voulons chasser l’industrie du continent européen, nous sommes sur la bonne voie. L’industrie a toujours été l’épine dorsale de la prospérité économique. Mais en introduisant des réglementations bureaucratiques à un rythme effréné, alors que nous sommes confrontés à une inflation énorme et à des coûts énergétiques qui explosent, nous allons laisser l’industrie dépérir. “

Par cette réglementation bureaucratique, il fait notamment référence à la politique européenne de transition climatique et énergétique, telle qu’elle est définie, entre autres, dans le Fitfor55 européen, la taxe carbone frontalière européenne CBAM et le système européen compliqué des quotas d’émission de CO2, qui, ensemble, éroderont encore davantage la compétitivité de l’industrie européenne. Et avec à peine 8 % des émissions mondiales de CO2, toutes ces mesures de destruction de l’industrie en Europe n’auront aucun effet visible sur le ‘climat’, quel qu’il soit.

Nous devons produire de manière respectueuse de l’environnement et efficace sur le plan énergétique, mais là n’est pas la question. Les entreprises font déjà beaucoup d’efforts et devront les intensifier, bon gré mal gré. Mais nous ne pouvons pas continuer à permettre qu’une politique européenne centraliste, avec des mesures contre-productives, détruise notre industrie européenne. Nous devons procéder à des ajustements rapides et radicaux, tant au niveau européen qu’au niveau de chaque État membre. Garder le plus grand nombre de centrales nucléaires ouvertes le plus longtemps possible serait un bon début.

Fa Quix, directeur général