‘Louable, mais insuffisant’, voilà comment nous pourrions décrire le discours de politique générale du Premier ministre. Des mesures plus drastiques sont nécessaires.
Opinion du 14/10/2022 de Fa QuixMême les plus hautes sphères politiques ont désormais pris conscience du fait que nous nous dirigeons vers une récession. Cela a été souligné fréquemment et avec insistance de tous côtés, en particulier par Fedustria, au cours des dernières semaines. Pourtant, nous avons l’impression que la gravité même de la situation est encore sous-estimée.
Ce gouvernement doit absolument remettre l’ouvrage sur le métier avant la fin de l’année pour prendre des mesures plus radicales.
Bien sûr, il y a les ‘perturbateurs’, comme les syndicats qui font toujours référence à la bonne année 2021, lorsque la conjoncture était encore bonne et qu’il était encore possible de faire des ‘bénéfices’. Mais la situation a changé du tout au tout en un rien de temps. La confiance des consommateurs s’est complètement effondrée. Les carnets de commandes se dégarnissent à une vitesse alarmante. Certains chefs d’entreprise m’ont rapporté qu’ils n’avaient jamais connu de transition aussi rapide du boom à la crise durant leur carrière. Ajoutez à cela un véritable dérapage des coûts (salariaux).
La Fédération des Entreprises de Belgique a récemment publié un appel sous le titre révélateur “10 raisons pour lesquelles un renforcement énergique de notre compétitivité est nécessaire”. Dans une enquête menée conjointement par la FEB et la BNB, pas moins de 60 % des entreprises interrogées ont déclaré que la forte augmentation (incessante) des coûts salariaux (+18 % en 2 ans du fait de la seule indexation automatique des salaires) constitue un frein majeur à l’activité économique. Ce chiffre est encore plus élevé que les 56 % d’entreprises qui considèrent l’augmentation des coûts énergétiques comme un frein majeur.
La Banque nationale parle d’une ‘récession modérée’ au cours des deux prochains trimestres. Elle se trompe. Ce sera une récession brutale. La Banque nationale s’était déjà trompée sur la flambée actuelle de l’inflation, qu’elle n’avait pas non plus vue venir.
Le gouvernement fédéral, par l’intermédiaire du Premier ministre Alexander De Croo, a donné quelques signaux louables lors du discours de politique générale du 11 octobre, tels que ‘l’amortisseur’ du mécanisme d’indexation, en coupant et en retardant les cotisations patronales en 2023 (voir article ci-dessous). C’est certes louable, mais cependant insuffisant. La crise énergétique va passer un jour, avec des prix de l’énergie à nouveau plus bas. Mais les coûts salariaux ne baissent pas en même temps, ils ne baissent jamais en fait, et il faut donc remédier à ce handicap, qui entraîne une perte de compétitivité, de manière plus structurelle.
Car sinon, les dommages portés à notre tissu industriel seront incommensurables. Des entreprises intrinsèquement saines devront fermer leurs portes. Et l’industrie qui disparaît ici ne reviendra jamais. Lorsque cela entraîne des lacunes dans toute la chaîne de valeur, d’autres entreprises, en amont ou en aval, risquent également d’être touchées et de déclencher un effet domino. Ces effets indirects d’une perte de compétitivité sont également trop souvent sous-estimés.
Ce gouvernement doit absolument remettre l’ouvrage sur le métier avant la fin de l’année pour prendre des mesures plus radicales qui permettront à la plus grande partie de notre industrie de surmonter réellement cette crise.
Fa Quix, directeur général