À propos de la ‘greenflation’ et de la façon dont la politique énergétique en Belgique et en Europe augmente les coûts pour les entreprises (et les citoyens)
Opinion du 27/01/2023 de Fa QuixA écouter la plupart des médias et de nombreux dirigeants aujourd’hui, il semble que ‘Le Climat’ soit devenu l’alpha et l’oméga de toute politique. Les entreprises doivent travailler de manière ‘respectueuse du climat’, quoi que l’on entende par là, et réduire leur empreinte carbone le plus rapidement possible pour atteindre le ‘zéro net’, prophétisent-ils. Tout devient secondaire par rapport au ‘Climat’.
Avec l'électrification poussée, nous aurons besoin de plus d'énergie propre, ce qui sera impossible sans l'énergie nucléaire.
Mais qui parle encore d’économie et de rentabilité ? Qui fait encore l’éloge de l’industrie comme source de valeur ajoutée et base de notre Etat-providence ? Pourquoi, aujourd’hui, toute innovation doit-elle apparemment être inspirée par ‘le climat’ ? Comme si l’innovation visant à fabriquer de nouveaux produits, meilleurs pour les clients, par exemple en termes de confort, et/ou produits de manière plus efficace, n’était pas plus importante. Comme si nos entreprises qui produisent dans les secteurs du textile, du bois et de l’ameublement devaient le faire principalement pour protéger le climat, et non pour satisfaire leurs clients.
Je n’y vais évidemment pas par quatre chemins – cette rubrique ne s’appelle pas Mise au point pour rien – mais il semble bien que ‘Le Climat’ soit devenu la nouvelle religion, le nouveau Dieu, ce Dieu qui était le maître absolu il y a un demi-siècle. A l’époque, lorsqu’on voulait vous interdire quelque chose, l’argument était ‘Dieu vous voit’ ! Aujourd’hui, Dieu a été remplacé par Le Climat. Vous voulez toujours travailler avec du mazout. Vous ne pouvez pas ! Le Climat ! Un dogme a été remplacé par un autre.
Et cela entraîne une inflation verte, la ‘greenflation’. Par exemple, il y a le dogme selon lequel l’énergie nucléaire doit être progressivement abandonnée (c’est toujours la loi en Belgique !). Alors que l’énergie nucléaire est la forme la plus efficace de production d’électricité, et un triomphe de la science ; elle est également bon marché et sans CO2. Mais non : il faut l’abandonner ! Après beaucoup de remous, deux des sept réacteurs nucléaires de notre pays seront finalement prolongés, mais pour 10 ans seulement (ce n’est même pas encore certain). Deux réacteurs nucléaires, alors que les sept pourraient, moyennant quelques modifications, fonctionner pendant au moins 20, voire 40 ans de plus (cf. les États-Unis). Et en même temps, ces dogmatiques verts veulent nous pousser vers une électrification poussée (VE, pompes à chaleur, ...). Ok, mais alors nous aurons justement besoin de plus d’énergie propre, ce qui sera impossible sans énergie nucléaire.
Mais non, cette énergie nucléaire propre et bon marché doit être remplacée par des énergies renouvelables coûteuses, car subventionnées, et aussi par de nouvelles centrales à gaz (à construire) émettant du CO2, également subventionnées. Si Merkel en Allemagne n’avait pas décidé impulsivement de ‘l’Atomausstieg’ (sortie du nucléaire) en 2011, la panique gazière de l’été dernier avec ces prix du gaz incroyablement élevés aurait été moins grande : il y aurait en effet toujours eu l’énergie nucléaire comme charge de base. L’obsession inconditionnelle pour ‘Le Climat’ fait grimper les coûts pour les entreprises et pour les citoyens. Résultat ? L’Europe – responsable d’à peine 8 % des émissions de CO2 – s’appauvrira, l’Asie gagnera.
Fa Quix, directeur général