La politique climatique, oui. Mais si rien ne se produit au niveau mondial, l’Europe nuira inutilement à sa prospérité.

Opinion du 15/10/2021 de Fa Quix

Depuis le nouveau rapport de l’ONU sur le climat rédigé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et publié en août 2021, l’alarmisme climatique règne de nouveau en maître. Nous nous dirigeons vers une augmentation de la température moyenne de 1,5 degré avant 2050, ce qui constitue un seuil que la grande majorité des scientifiques préféreraient ne pas dépasser. Mais pour cela, il faudra prendre des mesures climatiques drastiques. Et ces mesures auront un impact sur l’économie et la prospérité.

Il s’agit d’un défi mondial, qui requiert donc une approche mondiale. L’Europe ne doit pas être seule.

Soyons clairs : il s’agit d’un défi mondial, qui requiert donc une approche mondiale. L’Europe ne doit pas être seule. Car l’Union européenne joue désormais un dangereux numéro de solitaire. Avec son Green Deal, elle soumet ses entreprises et ses citoyens à une forte pression pour qu’ils produisent et consomment en respectant la neutralité climatique, et ce le plus vite possible.

Toutefois, si d’autres pays, nos concurrents, tels que les États-Unis, la Chine et l’Inde, ne participent pas ou participent insuffisamment, cela détériorera sérieusement la position concurrentielle de l’industrie européenne et affectera notre prospérité. Quid des avantages climatiques ? Ils ne seront pas nombreux. Après tout, l’UE émet déjà à peine 6,4 % des émissions mondiales de CO2. Même si l’UE descend à zéro, cela ne fera guère de différence au niveau mondial si, comme convenu dans l’accord de Paris en 2015, la Chine est autorisée à émettre davantage de CO2 … jusqu’en 2030. Et ouvre de nouvelles centrales au charbon.

Il est hors de question que l’UE fasse cavalier seul. En novembre 2021, un sommet mondial sur le climat se tiendra à Glasgow. C’est là que tous les pays doivent s’entendre sur des efforts communs en matière de climat, et pas seulement l’UE. Une Commission européenne qui va unilatéralement trop loin dans les mesures climatiques peut s’attendre à un fameux retour de bâton : une économie affaiblie, plus de pauvreté et des gilets jaunes aux quatre coins de l’Union.

Enfin, trop peu d’attention est accordée aux solutions. Et le mouvement climatique est coincé dans des dogmes. Une partie de la solution réside, par exemple, dans l’utilisation accrue de bois provenant de forêts gérées durablement. Le bois absorbe en effet le carbone du CO2 et libère de l’oxygène. Et l’énergie nucléaire n’émet pas du tout de CO2 mais est condamnée par les dogmatiques verts, même si l’ONU affirme que l’énergie nucléaire fait partie de la solution. D’une manière générale, le progrès technologique apportera une part importante de la solution. Mais pour cela, il nous faudra innover encore et encore.

Fa Quix, directeur général