L’année économique en 2022 : le verre est-il à moitié vide ? Ou à moitié plein ?
Opinion du 22/12/2021 de Fa QuixDire qu’en six mois de temps, les perspectives économiques se sont sérieusement assombries est sans doute un euphémisme. En très peu de temps, de nombreuses entreprises se sont vues confrontées à une multiplicité d’obstacles : problèmes d’approvisionnement de matières premières et matériaux, avec pour résultat une explosion des prix, une accélération subite de l’inflation entraînant une envolée des coûts salariaux que les entreprises peinent à répercuter, une pénurie de main-d’œuvre due à la fois à la pénurie sur le marché du travail et à l’absence temporaire de travailleurs en raison du coronavirus ou du régime de mise en quarantaine. And last but not least : les soucis occasionnés par la crise énergétique.
Certains des problèmes évoqués pourraient être résolus, au moins partiellement, par
des décisions politiques.
Bref : avant même le commencement de l’année 2022, en cet instant où vous et moi pouvons lever notre verre pour le Nouvel An, beaucoup diront que celui-ci est déjà à moitié vide. Aux problèmes précités s’ajoutent un essoufflement de la conjoncture et une perte de confiance des consommateurs, entraînant aussi un vacillement des commandes.
Certains des problèmes évoqués pourraient être résolus, au moins partiellement, par des décisions politiques. Le gouvernement fédéral pourrait par exemple intervenir – provisoirement – dans le mécanisme de l’indexation automatique des salaires. Et sauver des emplois à terme. Il pourrait également supprimer l’incertitude dans le secteur de l’électricité en freinant la sortie du nucléaire et en maintenant par exemple en fonctionnement bien au-delà de 2025 les deux plus récentes centrales nucléaires. Au niveau de l’‘activation’, de nouveaux incitants pourraient être créés pour mettre davantage de personnes au travail. Mais le gouvernement fédéral va-t-il prendre ces mesures ? Ceux et celles qui y croient – ou y ont cru – dur comme fer risquent bien d’être déçus. Il est évident que nous devons maintenir la pression sur les décideurs politiques. Mais nous devons aussi être réalistes.
Et si l’année 2022 n’était pas aussi sombre que prévu ? Ce scénario est-il envisageable ? Imaginez : les problèmes logistiques liés à la difficulté d’approvisionnement des matériaux se résolvent en 2022 ; le refroidissement de la conjoncture, ici mais aussi ailleurs, fera baisser la pression sur les prix du pétrole et du gaz, surtout à la sortie de l’hiver. Cela réduira la pression inflationniste et fera fuir le spectre de la ‘stagflation’. Car en période post-corona, à partir du printemps, l’économie sera à nouveau florissante. Naturellement, la période intermédiaire demeure problématique.
Mais le fait que cette période difficile ne soit que transitoire nous permet d’espérer. Dans ce cas, le verre du Nouvel An sera non pas à moitié vide, mais bien à moitié plein. Et gageons alors qu’en été, nous pourrons à nouveau trinquer sous un ciel nettement plus clément. Nous devons garder espoir, en toutes circonstances, quoi qu’il arrive.
Fa Quix, directeur général