La transition énergétique irréfléchie est la principale cause de cette crise énergétique ‘Made in Europe’

Opinion du 30/08/2022 de Fa Quix

Bien sûr, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a un impact sur les prix de l'énergie. Et certainement après que les sanctions souvent exorbitantes de l'UE à l'encontre de la Russie se sont heurtées aux contre-mesures russes, telles que la fermeture radicale du robinet de gaz. Nous sommes devenus le jouet de l'autocrate russe.

Il aurait fallu aborder le processus de la transition énergétique avec beaucoup plus de prudence et de lenteur et, surtout, en tenant compte de la faisabilité et du caractère abordable de l'approvisionnement énergétique.

Mais ne vous y trompez pas : cette crise énergétique a commencé plus tôt, avant même que la guerre n'éclate. Il s'agit d'une crise énergétique ‘Made in Europe’, causée par une transition énergétique irréfléchie. Les mesures politiques proviennent principalement de ‘l'Europe’, pour ne pas citer explicitement le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et son ‘Green Deal’. Dès l'été dernier (2021), les prix de l'énergie ont commencé à augmenter fortement. Vous vous en souvenez certainement.

Le fait est que l'accent unilatéral mis sur les ‘énergies renouvelables’ (en particulier l'énergie solaire et éolienne) a rendu des pays comme l'Allemagne, mais aussi les Pays-Bas et d'autres, dépendants du gaz russe. Le soleil et le vent n'étant pas toujours disponibles et ne pouvant être stockés, un système de backup complet est effectivement nécessaire. Il s'agit en fait de coûts doubles. La demande de gaz a augmenté au cours de l'été 2021 car l'éolien offshore a produit moins d'énergie que prévu. Au niveau mondial, la production d'énergie renouvelable a également posé d'autres problèmes.

En outre, en raison de la ‘transition énergétique’, la consommation de combustibles fossiles pour la production d'électricité a encore diminué en Europe (‘Le climat!’). De plus, l’Allemagne, quant à elle, avait déjà arrêté 11 de ses 17 réacteurs nucléaires. Bref, la production d'énergie fiable (énergie fossile et nucléaire) a été progressivement abandonnée au profit d'une énergie solaire et éolienne peu fiable. Et ce, à un moment où l'économie se redressait fortement après la pandémie de coronavirus. Résultat : d'importantes pénuries d'énergie et donc des hausses de prix.

En Belgique, la sortie dogmatique du nucléaire a également été maintenue, la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten et le gouvernement ayant résolument opté pour des... centrales à gaz subventionnées ! L'électricité bon marché produite par l'énergie nucléaire est remplacée par une électricité coûteuse produite par le gaz, et donc on utilise encore davantage de gaz ! Le gouvernement belge est vraiment à côté de la plaque. Dans ces circonstances de guerre, il est tout à fait évident que la loi de sortie du nucléaire doit être supprimée.

Vous souvenez-vous que les décideurs politiques susmentionnés et d'autres prétendaient résolument que la transition énergétique serait ‘faisable et abordable’ ? Tel n'est pas le cas. Mensonges verts. Bien sûr, la guerre en Ukraine n'a pas aidé. Mais la transition énergétique irréfléchie en Europe est la principale cause. Certes, cette transition énergétique est un processus qui doit être mené à bien. Toutefois, il aurait fallu l'aborder avec beaucoup plus de prudence et de lenteur et, surtout, en tenant compte de la faisabilité et du caractère abordable de l'approvisionnement énergétique. En ne le faisant pas, nous connaissons maintenant le résultat malheureux : le citoyen s'appauvrit et la prospérité industrielle en Europe subit des coups sans précédent.

Fa Quix, directeur général